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Hitokiri le châtiment

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 4.25/5

vos avis

24 critiques: 4.23/5

visiteurnote
Chip E 3.5
Sifu Tetsuo 4.25
Illitch Dillinger 4.25
Mounir 4.5
Izzy 4.75
Pikul 3
Samehada 4
Kokoro 3.25
Antaeus 5
noar13 5
mattMAGNUM 5
Bigbonn 4.75
bruce randylan 3.75
Gaor 3.75
Hojo 5
ikoo2mi 3
k-chan 5
Sauzer 4.25
OshimaGosha 5
Scalp 3
seizan 4.25
shaman 4.75
Stash Kroms 4.5
yansan 4


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

J'ai tué, mais...

Moins accessible que Goyokin, l’Or du Shogun mais tout aussi passionnant, cet autre grand cru 1969 signé Gosha n’a pas volé son statut de classique du chanbara. Fi des relents westerniens ici; le ton se fait plus réaliste et terre-à-terre, avec un regard d’une grande acuité sur les clans loyalistes en faveur de la cause impériale dans un Japon en période de trouble, à savoir la fin de l’ère Tokugawa dans les années 1860. Le film présente d’indéniables faiblesses, à commencer par un montage qui aurait gagné à être un peu plus resserré lors de certaines scènes sans que le développement du récit et des personnages n’en pâtissent – les deux heures et quart de l’ensemble ne sont pas forcément justifiées par un scénario certes solide mais peu adapté à la durée d’une fresque. Shintaro Katsu se prend quant à lui pour le Toshiro Mifune des Sept Samouraïs mais n’en a ni la finesse ni la truculence, se bornant à un pénible cabotinage à base de vociférations, de pleurnicheries et de grimaces. On regrettera également la façon dont le score de Masaru Sato – au demeurant sublime – est utilisé, soit le plus souvent en décalage total avec l’action. Ces réserves formulées, on reste face à du grand cinéma, plein de bruit et de fureur tout en faisant montre d’un extrême foisonnement: la description saisissante d’un monde funeste et désenchanté où le code d’honneur n’a plus la cote, la précision millimétrique de la photographie, la modernité des affrontements au sabre où tout nous est montré dans des plans-séquences vertigineux, le fascinant personnage de despote blafard campé par Tatsuya Nakadai, la force des images finales, autant d’éléments qui laissent une empreinte durable dans la mémoire du spectateur et ne permettent pas de questionner la réputation de chef-d’œuvre crépusculaire dont bénéficie Hitokiri. Un grand film barbare qui ne doit plus rien à Kurosawa et consorts.

25 janvier 2013
par Chip E


Le samourai du crépuscule

Hideo GOSHA nous propose de suivre le destin tragique du Samouraï querelleur IZO OKADA, dans le Japon de la fin du XIX° siècle en proie aux bouleversements historiques dus à son éminente ouverture au monde occidental. La reconstitution de toute une époque est remarquable : les personnages évoluent dans des costumes et des décors très soignés, le film nous offrant une qualité picturale superbe. IZO cadré devant un toit de tuiles bleutées sous une pluie battante, ou filmé grand angle dans de hautes herbes, vision nocturne d’une traînée de sang dans une réserve d’eau après un meurtre, on a là une multitude de plans filmés comme des tableaux. Mais la dimension psychologique du film est son autre grande qualité. Les complots de cour et les luttes de pouvoir composent un huis clos peuplé de samouraïs qui n’ont plus grand-chose de chevaleresque, les seuls guerriers au tempérament noble se voyant vite écartés, assassinés ou manipulés à leurs dépens. IZO se révèle ainsi fort en gueule mais d’une naïveté totale, dindon de la farce idéal qui agit avant de réfléchir et cumule les erreurs de jugement ou les mauvais choix. Et qui finalement n’a plus vraiment de place dans le modernisme pragmatique qui se profile. On peut parler alors de Chambara crépusculaire, en référence directe à ce genre de westerns de la fin des années soixante style LA HORDE SAUVAGE qui décrivent la fin d’une époque héroïque. Et la comparaison est ici d’autant plus évidente que GOSHA multiplie les scènes à la Sergio LEONE, par exemple ce gros plan ultra serré sur le regard mobile de IZO lors de la scène de prison. La musique participe à cette évocation par des citations occasionnelles des scores westerniens signés Ennio MORRICONE. IZO doit beaucoup à son interprète Shintaro KATSU, prenant visiblement grand plaisir à endosser le rôle. Très démonstratif, il compose ce personnage excessif, à la manière d’un Toshiro MIFUNE en plus extrême. Face à lui, Tatsuya NAKADAI, autre grande figure du cinéma nippon, a toute l’élégance hautaine nécessaire pour jouer le seigneur ambitieux. Quant à Yukio MISHIMA, on ne pourra que regretter sa courte participation. Il impose en effet une tension dés qu’il apparaît à l’écran, et il présente une forme physique éblouissante, la musculation étant passé par là, ainsi que le Kendo qu’il commençait alors à bien maîtriser. Ses combats sont très crédibles, et on ne s’étonnera plus de le voir interpréter un guerrier finissant par se trancher le ventre pour l’honneur : sa lente maturation intérieure était alors presque arrivée à son terme et il devait accomplir le traditionnel Seppuku un an après ce film, pour de bon cette fois. Si certaines séquences ont tendance à s’étirer un peu trop, comme la description de la déchéance du héros principal au milieu du film, ces longueurs sont estompées par une belle dynamique des scènes d’action ou les combattants s’en donnent à cœur joie dans la bataille. Voilà une œuvre méconnue d’un cinéaste qui a abordé des genres différents mais s’est imposé comme un maître des films de sabre, et ce TENSHU ! mérite grandement sa place au rang de ses plus belles réussites.

14 août 2005
par Kokoro


Dans le haut du panier des chambara.

Le cinéma japonais de la seconde moitié des années 60 est un incroyable vivier à chef-d'oeuvres. Si on regarde bien, on a des films tels que "La marque du tueur" de Suzuki Seijun, "Blackmail is my life" de Fukasaku Kinji, "Le visage d'un autre" de Teshigahara Hiroshi, "The Pornographers" de Imamura Shohei et "Blind Beast" de Masumura Yasuzo, qui sont sortis à cette époque (liste loin d'être exhaustive !). Mais cette grande période a également donné naissance aux deux chambara que je considérais jusque là comme les meilleurs existants : "Sword Of Doom", de Okamoto Kihachi (1966) et "Samuraï Rebellion" de Kobayashi Masaki (1967). Je dis "jusque là", parceque la vision de "Tenchu" de Gosha Hideo a un peu changé la donne. En effet, celui-ci fait partie à présent de mon palmarès des meilleurs chambara. J'avais déjà bien aimé "Trois Samouraïs hors-la-loi", qui est, pour un premier film, un petit coup de génie en la matière. Et puis "Goyokin", le film de Gosha le plus connu chez nous, est une valeur sûre dans le genre. Mais "Tenchu", c'est encore le niveau au-dessus. Déjà, le casting calme : Nakadai Tatsuya et Katsu Shintaro dans les rôles principaux. Gosha a exploité au mieux les capacités de ces deux acteurs. Rien que le début du film, qui montre déjà toute la rage et la soif de reconnaissance du personnage interprété par Katsu Shintaro, est un pur régal. Et une bonne partie de "Tenchu" est baigné de ce duel (psychologique) entre les différents protagonistes (à noter que Mishima Yukio a aussi un rôle dans le film). Et puis, comme l'a signalé le critique Cinémasie, le film réserve quelques moments inoubliables. Je trouve d'ailleurs que le brin de folie amené par Katsu Shintaro est pour beaucoup dans la réussite de ce film. Bref, encore une belle preuve du talent de Gosha Hideo, dont les films mériteraient décidément une meilleure distribution (sortir "Goyokin" en plusieurs éditions, c'est bien, mais que fait-on de "The Wolves", "Hunter in the dark" ou encore "Portrait d'un criminel" ?).

04 janvier 2005
par Antaeus


dans mon top 5 des meilleurs chambaras

tout simplement un des meilleurs chambara de l'histoire. comm toujours chez Gosha, la réalisation est monstrueuse; chaque plan est une véritable peinture, au service d'un montage toujours hyper sensible à la dramaturgie... et puis quelques unes des plus grandes scènes de sabres jamais filmés... et la cerise sur le gateau: un formidable shintaro katsu qui prouve ici qu'il est véritablement un grand acteur: tour a tour inquiétant, pathétique et émouvant, c'est peut etre ici son meilleur role....

08 juin 2004
par mattMAGNUM


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